Lancement de l’opération « Dictionnaires » 2024-2025

Chaque année, la Fondation Seligmann offre aux jeunes récipiendaires du Diplôme d’études de langue française (Delf) de l’académie de Paris, des départements de l’Essonne et de la Seine-Saint-Denis et, depuis 2019, du Val-de-Marne, un dictionnaire encyclopédique et linguistique.

Pierre Joxe, président de la Fondation Seligmann, remet des dictionnaires aux jeunes récipiendaires du Delf – Crédits – Rectorat de Paris - Sylvain Lhermie

Comme l’avait souhaité Françoise Seligmann (1919-2013), résistante et journaliste, créatrice, en 2006, de la Fondation qui porte son nom, ce dictionnaire est remis à ces jeunes, et, à travers eux, à leur famille, pour être utilisé dans la vie courante et leur permettre d’approfondir leur goût et leur connaissance de la langue française, et de nourrir leur curiosité pour le monde à travers l’usage de cette langue.

À compter de cette année scolaire 2024-2025, les diplômés se voient offrir un exemplaire du Robert illustré 2025, avec accès au dictionnaire en ligne. La première cérémonie de remise des Delf à l’occasion de laquelle ont été offerts les dictionnaires Le Robert s’est déroulée en Sorbonne, le 16 septembre 2024. Elle a permis de récompenser 1 136 élèves de 103 nationalités différentes.

Voyage en Campanie pour les latinistes d’une cité scolaire de Bondy

Du 5 au 8 mars 2024, 36 élèves latinistes, de la 4e à la terminale, dont 23 filles et 13 garçons, de la cité scolaire Jean Renoir, en REP à Bondy (93), se sont rendus en Campanie pour y visiter des sites archéologiques : Naples et son musée archéologique, la villa d’Oplontis, Paestum, Pompéi et Herculanum. Cette action visait à ouvrir les élèves à la culture et à leur permettre de découvrir un autre pays européen, renforçant ainsi leur sentiment d’appartenance à l’Union européenne et donnant une dimension historique à la citoyenneté.

Crédits : coll. J. Renoir

Les enseignants porteurs du projet estiment que « les quatre jours de voyage, particulièrement riches pour les élèves, leur ont permis de véritablement se plonger au cœur de la civilisation romaine en en arpentant les rues, en en visitant les maisons et les monuments et en apprenant à analyser les œuvres d’art issues de cette époque. » Par ailleurs, ce voyage « aura aussi été l’occasion d’aborder plusieurs points importants sur l’engagement politique (à travers l’étude de la manière dont il se concevait dans l’Antiquité), sur la diversité des croyances (à travers l’étude des systèmes religieux antiques), sur les risques environnementaux (autour de l’analyse de l’éruption du Vésuve) ou encore sur la mémoire coloniale (en s’intéressant aux enjeux de la colonisation par les Romains des territoires samnites). Ce sont donc, poursuivent les porteurs du projet, des thématiques très actuelles du vivre ensemble qui ont pu être abordées, par le biais de l’Antique, par des élèves rendus particulièrement réceptifs [du fait du] changement d’environnement qu’impliquait le voyage. »

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué à la prise en charge du transport et des frais de séjour.

Visiter la Normandie… en quête d’un havre de paix

Le collège Gustave Courbet, en REP à Pierrefitte-sur-Seine (93), a réalisé son action « Visiter la Normandie en quête d’un Havre de paix », prenant notamment la forme d’un séjour en Normandie, du 22 au 24 mai 2024, au bénéfice de 48 élèves de 3e. Après avoir étudié en classe l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, visionné des films sur ce thème, visité le Mémorial de Drancy et travaillé sur les espaces productifs en s’appuyant sur l’étude de cas du port du Havre, les élèves se sont rendus au Havre, en ont visité le port et le centre-ville, ont questionné des habitants et découvert des lieux marqués par la guerre. Ils ont également visité une fromagerie de Livarot puis ont découvert le Mémorial de Caen, Omaha Beach, le cimetière américain et la pointe du Hoc où ils ont pu se rendre compte à quel point le paysage demeure marqué par les bombardements.

À l’issue du déplacement, un journal devait être diffusé au sein du collège et du REP. Cette action visait à permettre aux élèves de mesurer les dommages causés aux villes et aux civils par la Seconde Guerre mondiale, de comprendre, à travers les actions menées en classe en amont du voyage, les causes et les conséquences de la Shoah, et de développer leur empathie et leur tolérance.

Crédits : coll. G. Courbet

D’après les enseignants à l’initiative de l’action, ces objectifs ont été atteints. Les élèves ont approfondi leur connaissance de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, notamment de la Shoah, ont pu se représenter in situ les conditions du débarquement, tout en développant leur culture géographique. La découverte d’une région nouvelle et de ses habitants à travers des rencontres agréables, et de la mer pour un certain nombre d’entre eux, le renforcement de l’autonomie à travers la participation à la bonne tenue de l’hébergement et l’utilisation de plans pour leurs déplacements, comptent également au nombre des bénéfices de ce projet.

Voyage à Berlin, entre mémoire et modernité

Le collège Diderot, en REP à Aubervilliers (93), a réalisé du 22 au 26 avril 2024, son voyage à Berlin, sur le thème « Une ville entre mémoire et modernité », au bénéfice de deux classes de 3e, soit 43 élèves, dont une moitié de germanistes.

Étaient notamment prévues au programme de ce séjour culturel et linguistique des visites du Musée de la République démocratique d’Allemagne, du Musée de l’histoire allemande, de l’exposition « Topographie de la Terreur », du mémorial de l’Holocauste et du centre de documentation du Mur, ainsi qu’une découverte des vestiges du Mur, du street art ainsi que des souterrains berlinois, avec pour objectifs l’approfondissement du programme d’histoire-géographie et d’histoire des arts, l’identification des différences et ressemblances culturelles entre la France et l’Allemagne et l’apprentissage de l’autonomie et de la vie en groupe dans un pays étranger.

Crédits : coll. Diderot

Les enseignants à l’initiative du projet rapportent que : « Le retour des élèves est positif quant à la participation à ce séjour à l’étranger », ceux-ci ayant pu « appréhender de façon plus concrète les thématiques au programme d’histoire et de géographie de 3e, ou de langue vivante étrangère, en particulier pour les […] germanistes. » Les professeurs comptent en effet que ce contact avec la culture allemande les aiguille dans le choix à venir de leurs options linguistiques.

L’aide de la Fondation Seligmann a permis de réduire la part financière à la charge des familles.

Rapport d’activité 2023

En 2023, la Fondation Seligmann a accordé 78 aides financières à 64 établissements scolaires et 14 associations situés dans les réseaux d’éducation prioritaire et les quartiers prioritaires de la politique de la ville à Paris, en Essonne, en Seine-Saint-Denis et en Val-de-Marne. Découvrez les principales informations relatives aux actions soutenues pour cette année dans le dernier rapport d’activité.

« Une aventure surpre’Nantes ! » pour les trois classes de l’école Paul Langevin de Saint-Ouen

L’école élémentaire Paul Langevin, en REP Jean Jaurès à Pantin (93), a réalisé son séjour « Une aventure surpre’Nantes – découverte du patrimoine culturel et historique », du 20 au 24 mai 2024, au bénéfice de 46 élèves de trois classes de CE1, CE2 et CM2.

Ce séjour a donné lieu à une déambulation dans la ville, au cœur d’une collection unique de plus de cent œuvres d’art dans l’espace public, à des visites du Musée d’histoire et du Musée d’art de Nantes, du Mémorial de l’abolition de l’esclavage, du musée Jules Vernes et des Machines de l’Île, à l’exploration de l’ancien village de pêcheurs de Trentemoult, du jardin des Plantes et de l’Île de Versailles, ainsi qu’à des défis sportifs avec des équipes mixtes interâges au château de la Plinguetière, lieu de l’hébergement.

Crédits : école Paul Langevin

Cette action visait à permettre la découverte du patrimoine historique et culturel nantais tout en enrichissant son bagage lexical, et à favoriser la transition entre les classes, l’égalité filles/garçons et le vivre ensemble dans le respect de ses pairs, des adultes et de l’environnement. L’enseignante à l’origine de l’action estime que « Le projet de cette classe transplantée correspondait parfaitement aux axes prioritaires de notre projet d’école : maîtrise de la langue, découverte du monde et vivre ensemble – éducation morale et civique. [Sa] réalisation […] a permis de favoriser et de développer les échanges entre élèves d’âges différents, [ainsi que] compétences langagières des élèves, [créant] des références communes entre les différents acteurs. »

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué à la prise en charge du transport et de l’hébergement.

« À nous de jouer ! » Travail autour du théâtre pour les CM1 et CM2 de l’école Paul Bert B de Chevilly-Larue

L’école élémentaire Paul Bert B, en REP Jean Moulin à Chevilly-Larue (94), a réalisé, sur l’année scolaire, 2023-2024 son action « À nous de jouer ! », au bénéfice d’une classe de CM1 et d’une classe de CM2, soit 46 élèves en tout.

Après un temps de travail autour d’œuvres théâtrales modernes et classiques, les élèves ont pu s’approprier les bases de la représentation théâtrale lors d’ateliers animés par une professionnelle, et créer des saynètes. Ce projet a également offert l’occasion aux élèves de visiter le théâtre municipal André Malraux et d’assister à des pièces de théâtre – dont Moi, c’est Talia et Dimanche des compagnies Focus et Chaliwaté –, avec pour objectifs d’accéder à la culture, de découvrir le patrimoine, de se former comme citoyen en développant la sensibilité, la confiance en soi et le respect de l’autre et en s’engageant dans un projet commun.

Crédits : école élémentaire Paul Bert B.

Les enseignants à l’initiative de cette action d’ouverture culturelle estiment que ce programme a effectivement « permis aux élèves des deux classes de rencontrer des œuvres littéraires et des artistes », notamment en échangeant avec les comédiens. » « La pratique du théâtre leur a permis […] de travailler sur la cohérence du groupe classe, et […] de se rendre compte de ce que permet le respect de l’autre dans le groupe. »

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué à la prise en charge de la billetterie et à l’acquisition de livres.  

Les élèves du lycée Lucie Aubrac de Pantin sur les traces de la Retirada

Le lycée polyvalent Lucie Aubrac de Pantin (93) a réalisé son action « Sur les traces de la Retirada », au bénéfice de 30 élèves de terminale générale et technologique. Inscrite dans le cadre du Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine, cette action interdisciplinaire comprenait notamment la projection du film Josep au Ciné 104 de Pantin, la découverte du Quai aux bestiaux et de la Cité de la Muette, ainsi qu’un séjour de trois jours, du 23 au 25 avril 2024, à Perpignan et en Espagne avec visite du mémorial du camp d’Argelès-sur-mer, du Mémorial du camp de Rivesaltes et du Musée Mémorial de l’Exil à La Jonquera. À l’issue du séjour, les participants devaient rendre compte de leur déplacement et de leurs apprentissages à travers la réalisation d’un magazine en ligne et la production d’une exposition destinée à être présentée au sein du lycée.

Découverte du Camp de Rivesaltes. Crédits : L. poly. Lucie Aubrac

Cette action visait à permettre aux élèves de s’approprier la notion de travail de mémoire et l’histoire de la Retirada tout en abordant la mémoire des Juifs et Tziganes, ainsi que des harkis internés, dans les contextes de la guerre civile espagnole, de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie. Les porteurs du projet estiment que ces objectifs ont été atteints, les élèves ayant pu approfondir leur connaissance la mémoire des réfugiés républicains d’Espagne et, plus largement, être sensibilisés à la portée universelle de la question de l’exil. « Impliqués et investis à la fois pendant les temps de préparation du projet en classe et lors des différentes visites effectuées », ils ont pu « appréhender pleinement toute l’épaisseur historique de l’exil des Républicains espagnols, et plus généralement […] accéder aux enjeux mémoriaux des conflits du XXe siècle », mais également « développer leurs compétences relationnelles et leur autonomie. »

La reconduction du projet est prévue pour l’année scolaire 2025-2026, avec prolongation d’une journée supplémentaire dans une ville espagnole proche de la frontière. Pour cette année 2023-2024, l’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué à la prise en charge des frais généraux du séjour.

« Le grand débat », avec l’association La Chance, pour la diversité dans les médias

L’association La Chance, pour la diversité dans les médias agit notamment dans le domaine de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), dans les lycées et collèges. C’est dans ce cadre qu’a été mise en œuvre, en 2022-2023, sa formation à l’art oratoire intitulée « Le Grand Débat », au bénéfice de 450 élèves de cinq établissements situés en réseau d’éducation prioritaire ou en quartier prioritaire de la politique de la ville (lycées Henri Wallon d’Aubervilliers, Marcelin Berthelot de Pantin et François Arago de Villeneuve-Saint-Georges, et collèges Le Parc d’Aulnay-sous-Bois et Jean Moulin de Montreuil), et des usagers du centre socio-culturel Aires10, en QPV à Paris (10e).

Crédits : asso. La Chance, pour la diversité dans les médias

Cette action, réalisée jusqu’à la fin de l’année 2023, visait à sensibiliser les participants à des thèmes sociaux tels que les luttes contre les inégalités de genre, le racisme, l’antisémitisme et le vivre ensemble, à travers des émissions de radio, une série de débats et des groupes de réflexion, tout en leur permettant de découvrir le milieu du journalisme. À travers la production et l’enregistrement d’une émission de radio, et accompagné par deux journalistes professionnel, l’élève y a été, d’après les porteurs du projet, « auteur et acteur de sa parole ». Les ateliers ont permis aux jeunes de découvrir le fonctionnement des médias, du médium radio en particulier, d’apprendre à construire, vérifier et partager une information, le tout en se formant aux techniques de l’animation, au respect de la parole individuelle et collective, dans les conditions du direct.

Le matériel radio acquis grâce au soutien de la Fondation Seligmann a déjà pu être utilisé pour mener d’autres projets d’EMI, toujours en lien avec les grands thèmes sociaux qui participent de l’objet social de l’association et de la Fondation, au bénéfice de nombreux autres élèves des quartiers prioritaires de la banlieue parisienne et d’au-delà. Le projet « Le grand débat » est quant à lui déjà en cours de reconduction auprès de plusieurs établissements ayant participé à la dernière édition.

Pour que « Jaurès » chausse ses skis

Le collège Jean Jaurès, en REP à Saint-Ouen (93), a organisé, du 11 au 15 mars 2024, son séjour « Pour que “Jaurès“ chausse ses skis », au bénéfice de 43 élèves de 3e, dont 23 filles et 20 garçons. Ce séjour, qui comprenait un volet consacré aux enjeux climatiques en classe de SVT, a été l’occasion de pratiquer le ski alpin, de rédiger un journal de bord en quatre parties, dont la dernière en langue anglaise, d’échanger avec des spécialistes de la montagne, et de produire une exposition de photographies et de vidéos à laquelle les parents ont été conviés.

Crédits : coll. Jean Jaurès

Les élèves, et c’est ce qu’a entendu soutenir la Fondation Seligmann en accompagnant ce projet, ont fortement contribué au financement du séjour, à travers des actions mises en œuvre sur plusieurs années scolaires, et ont élaboré une charte citoyenne destinée à marquer leur investissement dans l’action et à s’engager à respecter les règles de vie en commun. Par ailleurs, ils ont procédé à une collecte solidaire de vêtements de montagne destinée à venir en aide à leurs camarades les plus en difficulté.

Si les enseignants porteurs du projet estiment que les objectifs, en termes de lutte contre la reproduction sociale et de lutte contre la sédentarité, n’ont pu qu’être partiellement atteint sur le long terme, ils pointent que l’action menée a permis de « planter des graines » pour l’avenir. Ses effets positifs se ressentent sur le rapport à l’école, avec une diminution du nombre d’absences, sur les résultats scolaires, avec une augmentation des moyennes dans les matières mobilisées, sur le climat scolaire, avec une diminution des incidents, grâce notamment à une coopération importante des parents, ainsi que sur la pratique physique.