Le prix Seligmann contre le racisme 2013
a été décerné par la Chancellerie des Universités de Paris, à l’unanimité des membres du jury, le jeudi 24 octobre 2013, sous la présidence de Monsieur François Weil, Recteur de l’Académie, Chancelier des universités de Paris,
à Hugues Lagrange pour son ouvrage « En terre étrangère – vies d’immigrés du Sahel en Île-de-France« , publié aux Editions du Seuil.
En parcourant des cités de Mantes et des Mureaux, peuplées d’immigrés du Sahel (Sénégalais, Ivoiriens, Guinéens), installés en France dans les années 1970-1980, Hugues Lagrange dresse un portrait saisissant des hommes, des femmes et des enfants de ces communautés. Il décrit l’enfermement des femmes, séparées par les langues, étroitement contrôlées par leur voisinage, ainsi que la solitude des hommes qui se tournent de plus en plus vers l’Afrique. Cette étude sociologique montre les difficultés concrètes liées à la transplantation sur un sol étranger et à la ségrégation, mises en perspective par la confrontation entre les moeurs du Sud et du Nord.
Le jury a également particulièrement apprécié l’ouvrage de Madame Leïla Sebbar, intitulé « Une enfance juive en Méditerranée« , publié aux Editions Bleu Autour.
Le Prix Seligmann contre le Racisme 2013 a été remis à Hugues Lagrange, le mardi 20 mai 2014, dans les Grands Salons de la Sorbonne, en présence de M. François Weil et les membres du jury.
François Weil, et les membres du Jury : François Colcombet, Henri Leclerc, Pierre Joxe, Yvette Roudy et Guy Snanoudj |
Remise du Prix Seligmann contre le Racisme à Hugues Lagrange par François Weil et Pierre Joxe |
Discours de François Weil, recteur de l’Académie de Paris, Chancelier des universités de Paris
Retrouvez le discours de François Weil sur le site Internet de la Chancellerie des universités de Paris en cliquant ici.
Discours de Pierre Joxe, membre du jury
« […] Nous aurons le plaisir tout à l’heure d’entendre l’auteur du livre primé cette année, mais c’est la première fois que le Prix Seligmann est décerné en l’absence de Françoise, décédée l’an passé.
Ce matin, en effet, nous étions à l’école qui prend le nom de Françoise. Je voudrais remercier le Rectorat, le Recteur de l’académie, mais aussi la structure qui nous reçoit sous les ors de la République. […]
En assurant l’organisation du Prix, c’est-à-dire en le faisant connaître à toutes les maisons d’édition qui existent, répondant en cela à l’objectif qui est fixé, en diffusant cette information, en diffusant auprès des membres du jury comme vous le faites chaque année avec votre méthode, par voie successive des ouvrages qui sont en concurrence, en organisant ensuite la réunion et en donnant la solennité dont nous bénéficions dans ces lieux.
[…] Vous rendez un hommage particulier à Françoise Seligmann qui a dédié toute sa vie à l’école de la République. Quand elle avait 20 ans, sa mère, qui était institutrice à Marseille, a été soudain chassée de l’école par les « actes dits loi », qui ne sont pas des lois anti-juives, mais des actes d’un pouvoir de fait, illégal, qui a purement et simplement rayé des contrôles la mère de Françoise Seligmann qui s’est trouvée donc, non pas sans ressources, car sa mère s’est débrouillée. Françoise, elle-même, a interrompu ses études qu’elle avait commencées. Elle est devenue assistante sociale, débutante, puis très vite elle est entrée dans la Résistance. […]
Alors aujourd’hui évidemment nous sommes très contents de pouvoir entendre, comme c’est l’usage, l’auteur de ce livre passionnant. »