Vivre ensemble… de La Courneuve à Bardos

Le collège Raymond Poincaré, en REP+ à La Courneuve (93), a réalisé son projet « Vivre ensemble de la Courneuve à Bardos », consistant en un séjour à Bardos, au Pays basque (64), au bénéfice de 40 élèves âgés de 12 à 16 ans, incluant des Ulis* et UPE2A**, préparé tout au long de l’année par pas moins de sept enseignants.

Le groupe participant a été créé en décembre 2021, sur la base du volontariat, en cherchant à respecter la mixité et à varier les profils, âges, pratiques sportives, origines, parcours et langues. Le mois de janvier a été consacré à la découverte du cécifoot, en partenariat avec les Jeux paralympiques 2024, avec une rencontre de joueur, une présentation des règles du jeu et une réflexion sur la place du handicap dans la société. Au cours des mois de février à mai, le travail a pris la forme de tables rondes et d’exposés et s’est concentré sur le renforcement du lien social, la lutte contre le racisme dans le sport et l’inclusion des minorités.

Crédits : collège Raymond Poincaré

Le voyage scolaire s’est déroulé du 6 au 10 juin 2022, avec hébergement dans le village de Bardos, en pleine campagne. Le séjour a donné lieu à des exercices sportifs, à la préparation et la création d’un spectacle ainsi qu’à une restitution du travail réalisé pendant l’année aux partenaires locaux et habitants. Pendant cette semaine, les élèves ont dû se partager les tâches et participer à la préparation des repas.

Ce projet visait à souder le groupe autour d’un axe de travail commun, à apprendre aux élèves à réfléchir ensemble sur des sujets de société, à leur permettre de découvrir une culture différente et à s’entraider pour la réussite collective.

La satisfaction des élèves, parents et partenaires (93 et 64) a conduit l’établissement à constituer un nouveau groupe de 40 élèves en cette année scolaire 2022-2023, avec un séjour envisagé en fin d’année. 

*Unité localisée pour l’inclusion scolaire.
**Unité pour élèves allophones arrivants.

Classe « enchantiée » et accompagnement des familles

L’association École enchantiée, issue en 2013 du collectif l’École dans la rue et basée à Montreuil (93), met en œuvre des actions en faveur d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, souvent non francophones, pas ou très peu scolarisés antérieurement, sans formation et vivant en situation de grande précarité, en bidonville ou en squat, ainsi que de leurs familles. Ces actions comprennent une préparation à l’entrée en école ordinaire, un suivi de la scolarité pour les futurs élèves et élèves de 3 à 16 ans, un accompagnement vers un projet professionnel pour les jeunes adultes de 16 à 25 ans, ainsi qu’un accompagnement global dans les démarches d’insertion pour les familles.

En 2022, l’association a été aidée par la Fondation Seligmann pour l’acquisition de matériel (sacs à dos, fournitures scolaires, vêtements de sport et de loisir) et de billets de transport dans le cadre des actions menées à Montreuil (93) et Fontenay-sous-Bois (94). Les enfants accompagnés, de plus en plus nombreux – 190 en 2022-2023 –, ont pu faire leur rentrée avec le matériel demandé par les établissements scolaires, et bénéficier d’équipements (maillots de bain et capes de pluie) pour leurs loisirs.

D’après les porteurs, les retours des enseignants sont positifs quant aux élèves suivis et les établissements et assistantes sociales et assistants sociaux sollicitent l’École enchantiée pour de nouvelles prises en charge

Crédits : asso. École enchantiée

Une randonnée thérapeutique pour cinq lycéens de Paris

Dans le cadre de son dispositif Lycéens, l’association Aurore, dédiée à l’hébergement, au soin et à l’accompagnement vers l’insertion de personnes en situation de précarité, a réalisé son projet de randonnée thérapeutique en montagne, du 1er au 6 août 2022, au bénéfice de cinq jeunes hommes mineurs non reconnus par l’ASE* et scolarisés dans des lycées parisiens afin de poursuivre un projet diplômant en vue d’une insertion sur le territoire. Venus d’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Moyen-Orient et du Pakistan, ces jeunes ont en commun d’avoir dû quitter leurs foyers dans des conditions traumatiques et d’être confrontés à des parcours administratifs difficiles.

Crédits : association Aurore

L’objectif du projet était dès lors de proposer au groupe bénéficiaire une modalité d’accompagnement spécifique : la médiation par la randonnée en montagne, afin notamment de favoriser l’émergence d’une parole sur le parcours migratoire parfois empêchée par les mécanismes traumatiques. Il s’agissait également de permettre aux jeunes concernés de vivre une expérience inédite du lien en découvrant de nouveaux lieux, hors de leur quotidien parisien.

Au terme d’un voyage comprenant de la randonnée, de l’escalade et de la via ferrata, accompagné notamment par une éducatrice spécialisée, une psychologue clinicienne et un guide de haute montagne, les porteurs jugent que les objectifs de départ ont été entièrement remplis, confirmant les multiples intérêts découlant de la médiation randonnée, du travail corporel et de la mise en place d’un séjour de « rupture ».

* Jeunes isolés étrangers dont la minorité n’a pas été reconnue par l’Aide sociale à l’enfance. Ce public est d’autant plus vulnérable qu’il ne bénéficie donc pas des protections prévues en faveur des jeunes effectivement reconnus comme mineurs.

Accompagnement des mineurs isolés étrangers à Paris par l’association Utopia 56

Depuis 2016, l’antenne parisienne de l’association Utopia 56 comprend un pôle dédié aux mineurs isolés étrangers. Le public bénéficiaire est constitué de jeunes vivant à la rue à Paris et en région Île-de-France. Ces jeunes ont le plus souvent entre 14 et 17 ans. La majorité d’entre eux sont des garçons. Les filles sont considérées comme prioritaires pour l’hébergement, car plus vulnérables, notamment face aux risques de traite.

Pour venir en aide à ces publics fragiles, Utopia 56 met en œuvre, avec ses partenaires : des maraudes, un accompagnement au montage de campements, des hébergements de jeunes en recours, mais également des cours de français et une permanence juridique.

Ainsi, chaque soir, Utopia 56 accompagne de jeunes garçons mineurs isolés étrangers dans le montage d’un campement, en attendant une prise en charge ou une solution d’hébergement. En 2021, l’aide de la Fondation Seligmann a contribué à l’acquisition plus de 1 300 tentes et plus de 3 000 couvertures distribuées aux jeunes. Sur l’année, 2 000 MIE ont été rencontrés et soutenus par l’association. 

Création d'un abri – Crédits Utopia 56

28 élèves de BTS restituent le « procès Meursault », avec l’association Remembeur

Du mois d’octobre 2021 au mois de février 2022, l’association Remembeur a réalisé son action « Racisme, justice et cohésion sociale», au bénéfice de 28 élèves de BTS « support de l’action managériale » du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers (93).

Restitution du procès à l'Assemblée nationale – Crédits asso. Remembeur

Le fil conducteur de l’action était de restituer le procès en assises de Meursault, personnage-clef du roman L’Étranger, d’Albert Camus.

Cet exercice, qui a pris la forme d’un cycle d’ateliers d’écriture, a permis aux élèves d’exprimer leurs points de vue, leur ressenti face à une œuvre universelle, de prendre conscience des droits et devoirs de chacun face aux violences discriminatoires et d’interroger leurs représentations de l’altérité. Il a aussi renforcé leur confiance dans leur capacité à prendre la parole en public, à développer un argumentaire fondé sur des valeurs citoyennes et de mieux comprendre le système judiciaire français, la valeur de la loi et des sanctions attachées à sa violation. Les séances ont été animées l’autrice par Joëlle Cuvilliez et l’avocate Dalila Ahmedi, le travail des élèves ayant par la suite donné lieu à une restitution à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, en présence de la députée Naïma Moutchou, de la déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) Sophie Élizéon, ainsi que de la ministre à l’égalité des chances Élisabeth Moreno.

Incluse dans l’action, la présentation, au lycée Le Corbusier, de l’exposition « Y’a pas bon les clichés », produite et médiée par l’association Remembeur, a été accessible à l’ensemble des élèves et des professeurs. Par ailleurs, les 28 élèves de BTS ont pu visiter le Mémorial de la Shoah de Drancy.

Exposition « Y'a pas bon les clichés » au lycée Le Corbusier d'Aubervilliers – Crédits asso. Remembeur
Visite du Mémorial de la Shoah de Drancy – Crédits asso. Remembeur