« Pass pour un avenir de choix », par l’association Acina

L’association Acina a renouvelé, en 2023-2024, son action « Pass pour un avenir de choix», au bénéfice d’une centaine de ménages franciliens, comptant une quarantaine d’enfants.

Cette action, dédiée à un public de personnes migrantes et roms en situation d’exclusion sociale et économique, consiste en un accompagnement dans le processus d’insertion sociale et professionnelle et d’accès aux droits : amélioration de la connaissance du territoire, renforcement de la maîtrise de la langue française et du sentiment d’appartenance à la société à travers des ateliers et des sorties culturelles et de plein air conçues comme des « bulles de respiration » pour des familles vivant dans une urgence économique quotidienne.

Crédits : asso. Acina

Dépassant, aux dires des porteurs, ses objectifs initiaux, et entraînant un impact significatif sur l’insertion durable des personnes accompagnées, l’action a donné lieu a plus de 25 sorties et ateliers collectifs bénéficiant aux enfants et/ou aux adultes, à une journée à la mer en famille à Villers-sur-Mer (14) ainsi qu’à un Noël solidaire.

Parmi les ateliers réalisés, certains ont été menés en partenariat avec l’association Clowns sans Frontières. À travers des activités ludiques, tel le jonglage, les enfants ont pu participer à des moments conviviaux, festifs et créatifs qui ont permis de valoriser leurs compétences. 84 activités collectives ont par ailleurs été destinées aux femmes, notamment des ateliers socio-esthétique et socio-coiffure, des ateliers parentalité et santé sexuelle et reproductive, ainsi que des sorties culturelles et sportives, ces activités entre pairs étant essentiels à la libération de la parole sur des sujets liés à l’intime, au renforcement de la solidarité et à l’autonomisation.

L’aide financière apportée par la Fondation Seligmann a contribué à la prise en charge d’activités culturelles et ludiques.

Apprendre ensemble, faire société pour agir demain

Le lycée polyvalent D’Alembert, à Paris (19e), a reconduit son action « Apprendre ensemble, faire société pour agir demain », prenant la forme d’un séjour à Granville (50), du 24 au 28 juin 2024, au bénéfice de 24 élèves de 3e UPE2A issus de dix pays différents, en situation précaire, mineurs non-accompagnés ou en demande de prise charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Crédits : lycée D'Alembert

Mobilisant les enseignements de géographie, de sciences de la vie et de la terre et d’EPS, ce séjour a notamment donné lieu à la découverte du mont Saint-Michel et des vestiges du mur de l’Atlantique, à des rencontres avec des producteurs locaux, ainsi qu’à l’expérimentation de sports nautiques.

Récemment arrivés en France et ne connaissant jusqu’alors que sa capitale, les élèves participants ont pu, grâce à ce séjour en Normandie, se rendre compte de la diversité de leur pays d’accueil. Et même, pour certains d’entre eux, concevoir le rêve de s’installer un jour à la campagne.

L’organisation d’un tel séjour demandant beaucoup de temps et de travail, les enseignants à son initiative n’ont pas pu le renouveler en 2024-2025. Mais ils envisagent déjà de recommencer lors de la prochaine année scolaire, avec peut-être, pour future destination, un territoire de montagnes.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a permis de contribuer à la prise en charge de l’hébergement et des activités sur place. 

Bâtir l’avenir à travers la diversité

Le collège Georges Rouault, en REP+ à Paris 19e, a réalisé son action « Horizons unis : Paris à Quiberon, bâtir l’avenir à travers la diversité », consistant en un séjour à Quiberon, du 10 au 14 juin 2024, au bénéfice de 24 élèves allophones, UPE2A ou ex-UPE2A, marqué par des temps de rencontre et d’échanges avec 32 élèves de 3e d’un collège de Belle-Île.

L’action, préparée par un travail autour de contes celtes et d’autres cultures, visait à permettre aux élèves d’UPE2A de découvrir la Bretagne et la mer et de rencontrer des collégiens d’une autre région qui, contrairement à eux, se connaissent et évoluent ensemble depuis la petite enfance.

Crédits : coll. G. Rouault

Les enseignants à l’initiative de ce séjour estiment que l’ensemble des objectifs fixés ont été atteints : découvrir la vie en collectivité, respecter les règles du vivre ensemble, s’ouvrir à d’autres manières de vivre, de penser, d’agir ainsi qu’à d’autres cultures, réaliser des activités sportives seul et en groupe, et lutter contre le racisme.

Les élèves du collège Georges Rouault ont pu travailler leur maîtrise orale de la langue française. Ils ont découvert une réalité lointaine de la leur, à travers des moments forts, notamment sur la plage, et ont pu prendre conscience, à l’occasion d’une activité de pêche à pied, de l’importance de respecter les animaux et les plantes dans leur milieu naturel. La rencontre des jeunes Bellîlois, marquée par des jeux collectifs sur la plage en amont desquels les élèves des deux régions se sont expliqué les règles, et également par des danses apprises par les élèves de région parisienne à leurs camarades de Belle-Île, a été le point culminant du séjour. L’action a par ailleurs donné lieu à une activité de production de podcasts, toujours en cours, animée par la professeure documentaliste du collège, avec pour objectif de créer une webradio.

« Édition originale » : un dispositif artistique à destination de jeunes personnes exilées

L’association 4A, basée à Paris, organise des ateliers artistiques, animés par deux art-thérapeutes professionnels par ailleurs en fonction à l’hôpital, au bénéfice de jeunes personnes exilées et isolées – mineurs non accompagnés ou jeunes majeurs. Orientés par des associations impliquées dans l’aide aux migrants, ou cooptés par des participants, ces jeunes peuvent ainsi créer un « carnet graphique » qui contribue, en renouant avec leur potentiel créateur, à rompre l’isolement, à favoriser les liens sociaux, à retrouver confiance en soi et en l’autre, à prendre de la distance et à s’autonomiser.

Crédits : asso. 4A

En 2023, 170 jeunes ont été accueillis, dont 13 jeunes filles. Celles et ceux qui ont éprouvé le besoin de partager la difficulté de leur expérience ont pu rencontrer une psychologue clinicienne bénévole dans le cadre d’entretiens individuels, auquel cas une demande de suivi médical et social a été faite auprès de Médecins sans frontières afin de constituer un encadrement global.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a notamment permis de prendre en charge l’acquisition de matériels de beaux-arts, de kits de dessin remis aux participants, ainsi que de titres de transport pour leur permettre de se rendre aux ateliers.

Aller vers les femmes et les mères en grande précarité

L’association ADSF–Agir pour la santé des femmes va à la rencontre des femmes en situation de grande exclusion de grande précarité et vulnérabilité à Paris et en Île-de-France : dans la rue, les gares, les hôtels sociaux, les lieux de prostitution et les hébergements d’urgence, en collaboration avec des acteurs de la veille sociale et humanitaire. La stratégie d’intervention de cette association repose sur « l’aller vers », notamment dans le cadre de maraudes en équipes pluridisciplinaires. Les rencontres permettent un premier point de situation et d’établir un rapport de confiance débouchant sur de premiers rendez-vous médicaux et pouvant notamment donner lieu à un examen gynécologique pratiqué par une sage-femme dans un « frottis truck ». En 2023, ADSF a réalisé 108 maraudes, lui permettant de rencontrer 805 femmes. Un contact et une relation dans la durée ont été établis avec 238 d’entre elles. Ont par ailleurs été distribués 987 kits d’hygiène et, aux femmes avec enfant, 50 kits de naissance. L’aide financière de la Fondation Seligmann a notamment permis l’acquisition de ces 50 kits de naissance (accessoires de toilette, vêtements, thermomètre, etc.).  

Crédits : asso. ADSF

Combattre l’exclusion et la stigmatisation des enfants en très grande précarité

L’association Askola, basée à Saint-Denis (93) et dont l’activité se déploie sur une grande partie du territoire de la Seine-Saint-Denis, accompagne chaque année environ 300 enfants en très grande précarité, vivant en bidonvilles, squats, hôtels sociaux ou à la rue, souvent allophones, afin leur permettre l’accès à l’école.

Crédits : asso. Askola

La quasi-totalité de ces enfants n’ont pas ou ont très peu été scolarisés antérieurement et relèvent de dispositifs spécifiques de l’Éducation nationale. L’association met en œuvre des actions de médiation scolaire, d’orientation des familles et peut également prendre en charge certaines dépenses. Ainsi, en 2023, grâce au soutien financier de la Fondation Seligmann, 99 élèves ont reçu un kit de rentrée comprenant des fournitures et dans la plupart des cas un cartable. 30 élèves ont par ailleurs reçu une « carte vêtement » d’une valeur de 50 €, et des vêtements sportifs ont été acquis pour équiper certains d’entre eux. Au total, en plus de ces matériels, Askola a pris en charge des frais d’internat, de restauration scolaire, de transports, de sorties sportives et culturelles.

L’association poursuit en 2024 son action contre l’exclusion et la stigmatisation des enfants en très grande précarité.

« Pass pour un avenir de choix » avec l’association Acina

L’association Acina, pour « accueil, coopération, insertion pour les nouveaux arrivants », a mis en œuvre, sur l’année 2022, son action « Pass pour un avenir de choix », permettant à 178 personnes, dont 63 adultes, 115 enfants et une majorité de femmes et de jeunes filles, d’accéder à des activités culturelles ou de loisirs. Les publics accompagnés par l’association Acina vivent en situation de grande précarité et de mal-logement : en bidonvilles, squats ou hôtels sociaux, dans les quartiers classés en politique de la ville ou en périphérie. Les activités ont été réalisées en 2022 à Paris et dans les départements de l’Essonne, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, ainsi qu’hors de l’Île-de-France dans le cadre d’une journée au bord de la mer.

Crédits : asso. Acina

Cette action « Pass pour un avenir de choix » avait notamment pour objectifs d’élever le niveau de connaissances des personnes accompagnées, de leur permettre l’accès à des savoirs de base, en particulier le français oral et écrit, de développer leur maîtrise de leur environnement et leur capacité à se repérer et se déplacer sur un territoire donné, et de renforcer leur sentiment d’appartenance à la société française, tout en favorisant l’accès à la scolarisation pour les jeunes. Les sorties organisées, conçues, selon les organisateurs, comme autant de « bulles de respiration », ont permis aux enfants d’accéder aux droits culturels qui sont ceux de tous les enfants. Ceux-ci ont ainsi pu mieux appréhender le groupe, se familiariser avec les règles, écouter, développer leurs compétences sociales, émotionnelles et cognitives. Compte tenu des résultats tant qualitatifs que quantitatifs de l’action, l’association prévoit de la reconduire, en affinant ses objectifs, avec un travail renforcé sur la parentalité et l’accès aux droits des enfants.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué au financement d’activités en plein air, de sorties culturelles, à l’acquisition de fournitures pédagogiques, ainsi qu’à la prise en charge de frais de déplacement.

Classe « enchantiée » et accompagnement des familles

L’association École enchantiée, issue en 2013 du collectif l’École dans la rue et basée à Montreuil (93), met en œuvre des actions en faveur d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, souvent non francophones, pas ou très peu scolarisés antérieurement, sans formation et vivant en situation de grande précarité, en bidonville ou en squat, ainsi que de leurs familles. Ces actions comprennent une préparation à l’entrée en école ordinaire, un suivi de la scolarité pour les futurs élèves et élèves de 3 à 16 ans, un accompagnement vers un projet professionnel pour les jeunes adultes de 16 à 25 ans, ainsi qu’un accompagnement global dans les démarches d’insertion pour les familles.

En 2022, l’association a été aidée par la Fondation Seligmann pour l’acquisition de matériel (sacs à dos, fournitures scolaires, vêtements de sport et de loisir) et de billets de transport dans le cadre des actions menées à Montreuil (93) et Fontenay-sous-Bois (94). Les enfants accompagnés, de plus en plus nombreux – 190 en 2022-2023 –, ont pu faire leur rentrée avec le matériel demandé par les établissements scolaires, et bénéficier d’équipements (maillots de bain et capes de pluie) pour leurs loisirs.

D’après les porteurs, les retours des enseignants sont positifs quant aux élèves suivis et les établissements et assistantes sociales et assistants sociaux sollicitent l’École enchantiée pour de nouvelles prises en charge

Crédits : asso. École enchantiée

Une randonnée thérapeutique pour cinq lycéens de Paris

Dans le cadre de son dispositif Lycéens, l’association Aurore, dédiée à l’hébergement, au soin et à l’accompagnement vers l’insertion de personnes en situation de précarité, a réalisé son projet de randonnée thérapeutique en montagne, du 1er au 6 août 2022, au bénéfice de cinq jeunes hommes mineurs non reconnus par l’ASE* et scolarisés dans des lycées parisiens afin de poursuivre un projet diplômant en vue d’une insertion sur le territoire. Venus d’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Moyen-Orient et du Pakistan, ces jeunes ont en commun d’avoir dû quitter leurs foyers dans des conditions traumatiques et d’être confrontés à des parcours administratifs difficiles.

Crédits : association Aurore

L’objectif du projet était dès lors de proposer au groupe bénéficiaire une modalité d’accompagnement spécifique : la médiation par la randonnée en montagne, afin notamment de favoriser l’émergence d’une parole sur le parcours migratoire parfois empêchée par les mécanismes traumatiques. Il s’agissait également de permettre aux jeunes concernés de vivre une expérience inédite du lien en découvrant de nouveaux lieux, hors de leur quotidien parisien.

Au terme d’un voyage comprenant de la randonnée, de l’escalade et de la via ferrata, accompagné notamment par une éducatrice spécialisée, une psychologue clinicienne et un guide de haute montagne, les porteurs jugent que les objectifs de départ ont été entièrement remplis, confirmant les multiples intérêts découlant de la médiation randonnée, du travail corporel et de la mise en place d’un séjour de « rupture ».

* Jeunes isolés étrangers dont la minorité n’a pas été reconnue par l’Aide sociale à l’enfance. Ce public est d’autant plus vulnérable qu’il ne bénéficie donc pas des protections prévues en faveur des jeunes effectivement reconnus comme mineurs.

Accompagnement des mineurs isolés étrangers à Paris par l’association Utopia 56

Depuis 2016, l’antenne parisienne de l’association Utopia 56 comprend un pôle dédié aux mineurs isolés étrangers. Le public bénéficiaire est constitué de jeunes vivant à la rue à Paris et en région Île-de-France. Ces jeunes ont le plus souvent entre 14 et 17 ans. La majorité d’entre eux sont des garçons. Les filles sont considérées comme prioritaires pour l’hébergement, car plus vulnérables, notamment face aux risques de traite.

Pour venir en aide à ces publics fragiles, Utopia 56 met en œuvre, avec ses partenaires : des maraudes, un accompagnement au montage de campements, des hébergements de jeunes en recours, mais également des cours de français et une permanence juridique.

Ainsi, chaque soir, Utopia 56 accompagne de jeunes garçons mineurs isolés étrangers dans le montage d’un campement, en attendant une prise en charge ou une solution d’hébergement. En 2021, l’aide de la Fondation Seligmann a contribué à l’acquisition plus de 1 300 tentes et plus de 3 000 couvertures distribuées aux jeunes. Sur l’année, 2 000 MIE ont été rencontrés et soutenus par l’association. 

Création d'un abri – Crédits Utopia 56