« Pass pour un avenir de choix » avec l’association Acina

L’association Acina, pour « accueil, coopération, insertion pour les nouveaux arrivants », a mis en œuvre, sur l’année 2022, son action « Pass pour un avenir de choix », permettant à 178 personnes, dont 63 adultes, 115 enfants et une majorité de femmes et de jeunes filles, d’accéder à des activités culturelles ou de loisirs. Les publics accompagnés par l’association Acina vivent en situation de grande précarité et de mal-logement : en bidonvilles, squats ou hôtels sociaux, dans les quartiers classés en politique de la ville ou en périphérie. Les activités ont été réalisées en 2022 à Paris et dans les départements de l’Essonne, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, ainsi qu’hors de l’Île-de-France dans le cadre d’une journée au bord de la mer.

Crédits : asso. Acina

Cette action « Pass pour un avenir de choix » avait notamment pour objectifs d’élever le niveau de connaissances des personnes accompagnées, de leur permettre l’accès à des savoirs de base, en particulier le français oral et écrit, de développer leur maîtrise de leur environnement et leur capacité à se repérer et se déplacer sur un territoire donné, et de renforcer leur sentiment d’appartenance à la société française, tout en favorisant l’accès à la scolarisation pour les jeunes. Les sorties organisées, conçues, selon les organisateurs, comme autant de « bulles de respiration », ont permis aux enfants d’accéder aux droits culturels qui sont ceux de tous les enfants. Ceux-ci ont ainsi pu mieux appréhender le groupe, se familiariser avec les règles, écouter, développer leurs compétences sociales, émotionnelles et cognitives. Compte tenu des résultats tant qualitatifs que quantitatifs de l’action, l’association prévoit de la reconduire, en affinant ses objectifs, avec un travail renforcé sur la parentalité et l’accès aux droits des enfants.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué au financement d’activités en plein air, de sorties culturelles, à l’acquisition de fournitures pédagogiques, ainsi qu’à la prise en charge de frais de déplacement.

Cyclotourisme historique et réflexion sur les lieux de mémoire

Le collège Jacques Prévert de Noisy-le-Sec (93) a réalisé sur toute l’année scolaire 2022-2023 son projet  « Cyclotourisme historique : réflexion sur les lieux de mémoire », incluant un voyage en Normandie du 13 au 17 mars 2023, au bénéfice de 39 élèves issus de deux classes de 3e, dont une classe Segpa*.

En amont du voyage, ce projet interdisciplinaire et interclasse dédié aux enjeux de la préservation et de la transmission de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale a donné lieu à deux sorties d’entraînement à la pratique du vélo en groupe, à des ateliers avec les archives départementales de Bobigny, ainsi qu’à des ateliers à la Micro-Folie de Noisy-Le-Sec avec des membres de l’association Noisy-Histoire. Au plan historique, l’accent a été mis sur la ville de Noisy-le-Sec, bombardée par les Alliés, et sur les réseaux de la Résistance en Seine-Saint-Denis.

Crédits des visuels : coll. Jacques Prévert

Le séjour a quant à lui notamment donné lieu à la visite du Mémorial de Caen, du cimetière américain de Colleville-sur-Mer et de la plage d’Omaha Beach, de la batterie de Longues-sur-Mer et du port artificiel d’Arromanches. Dans une logique citoyenne et écologique, les déplacements en Normandie ont été effectués à vélo, les sites ayant été choisis, en concertation avec les élèves, en fonction non seulement de leur intérêt historique, mais également des itinéraires cyclables. Ce mode de déplacement avait également pour but de questionner l’aménagement du territoire et d’envisager un parallèle entre la nécessité de préserver le patrimoine historique et l’environnement.

Sur le lieu d’hébergement – centre le Val des moulins à Saintes-Honorine-Des-Pertes (Calvados) –, la vie commune (entretien, courses, cuisine, ménage) a été gérée en autonomie et en constant partenariat entre les élèves des classes impliquées.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a permis la prise en charge des frais de déplacement, d’une partie des frais d’hébergement, ainsi que la location d’une remorque pour le transport des vélos.

 

*Section d’enseignement général et professionnel adapté.

À la découverte de l’al-Andalus et du patrimoine partagé des trois cultures

Le lycée Alfred Nobel, en quartier « politique de la ville » à Clichy-sous-Bois (93), a réalisé, du 8 au 13 mai 2023, son séjour « À la découverte de l’al-Andalus et du patrimoine partagé des trois cultures, juive, chrétienne et musulmane, dans la Méditerranée », au bénéfice de 20 élèves arabisants et hispanisants de classes 1re et de terminale (filières générale et technologique), dont 14 filles et 6 garçons, participant au parcours inter-musées de l’établissement. Ce séjour a été préparé par des visites à l’Institut du Monde arabe, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme et à la grande mosquée de Paris, par un travail sur des thématiques telles que l’architecture, l’histoire, le rapport aux arts et les représentations, et par des exposés en langues vivantes, destinés à donner aux élèves une idée de la cohabitation culturelle, historique et religieuse sous al-Andalus.

Crédits : lycée Alfred Nobel

Lors du séjour, les élèves ont découvert Séville (cathédrale et alcazar), Grenade (Alhambra) et Cordoue (cathédrale-mosquée, synagogue et Juderia). Ils ont également créé des carnets de voyage trilingues illustrés, exposés, à leur retour, au CDI du lycée, dans une démarche de transmission.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a contribué aux frais généraux du séjour.

Crédits : lycée Alfred Nobel

Préparons le bac en toute confiance

Le lycée Auguste Blanqui, en quartier « politique de la ville » à Saint-Ouen (93) a renouvelé son action « Préparons le bac en toute confiance », prenant la forme d’un séjour dans l’Eure, du 9 au 17 mars 2023, à destination de deux classes de bac professionnel AGOrA (assistance à la gestion des organisations et de leurs activités), soit 43 élèves en tout, dont des élèves issus de classe d’accueil « français langue seconde ».

Les élèves ont ainsi bénéficié de deux jours et demi alternant révisions, entraînement aux épreuves et découverte de l’équitation, avec pour objectifs de préparer le baccalauréat en confiance, de travailler sur l’ouverture au territoire, le respect des uns envers les autres, dans une optique citoyenne, et les notions de consigne et de sécurité par la médiation d’équidés. Ce séjour, intervenait aux deux tiers de l’année scolaire, après la réalisation des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP), la fabrication du chef d’œuvre et les résultats de bac blanc en lettres/histoire.

Cette année, les élèves participants étaient accompagnés par six enseignants, une conseillère principale d’éducation, une intervenante culinaire, un intervenant sur la question du jeu (thème de français au bac) et trois monitrices d’équitation, le lieu d’hébergement, l’intervenante culinaire et les monitrices d’équitation étant les mêmes que lors du premier séjour. 

La résidence a été profitable aux élèves, qui dans leur globalité ont abordé le deuxième bac blanc plus sereinement et ont réévalué leur rapport à l’institution scolaire et plus généralement aux adultes. Ces jeunes avaient été fortement impactés ces dernières années par les confinements lors de leur scolarisation en classe de 3e et de leur orientation en bac professionnel AGOrA.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a permis la prise en charge des frais de déplacement.

Crédits : lycée A. Blanqui

Voyage en Normandie : territoires et mémoires

Le collège Robert Doisneau, en REP à Paris (20e), a réalisé son projet « Territoires et mémoire : voyage en Normandie », du 15 au 17 mars 2023, au bénéfice de 50 élèves issus de deux classes de 3e et d’une section UPE2A-NSA*. Inscrit dans le cadre du programme d’histoire-géographie, ce projet visait à permettre aux élèves de découvrir les lieux de mémoire liés à la Seconde Guerre mondiale, et également de se mettre dans les pas de Marcel Proust, dans la perspective de l’entrée de programme de français sur l’autobiographie.

La découverte du Mémorial de Caen et de ses documents iconographiques ont favorisé la compréhension des enjeux historiques. Les élèves se sont également rendus au musée et à la plage d’Omaha Beach, à la batterie de Longues-sur-Mer et au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, avant de visiter une ferme cidricole et son atelier de fabrication. La dernière journée a été consacrée à la découverte de Cabourg, à l’aide de textes de Marcel Proust et de reproductions impressionnistes. L’ensemble du séjour a fait l’objet, à partir d’un livret de visite, d’un travail de lecture, d’observation, d’écriture et de dessin.

D’après les professeurs responsables de l’action, ce séjour a constitué un véritable temps d’inclusion, le partage des temps libres, des repas et la réalisation commune des activités pédagogiques ayant permis aux élèves de se rencontrer, d’échanger et de s’entraider. « Malgré la différence d’âge et de niveau scolaire, chacun a trouvé sa place et a pu s’intéresser aux lieux et aux événements et rendre compte de ses découvertes. Pour les élèves d’UPE2A-NSA, les échanges ont également favorisé l’acquisition de la langue française. »

L’aide  financière de la Fondation Seligmann a permis la prise en charge des frais de transport en autocar.

* Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants non scolarisés antérieurement.

Crédits : coll. Robert Doisneau

Revivre des moments marquants de l’histoire de France… en y incluant des faits et personnages oubliés des récits officiels

Le collège Elsa Triolet, en REP à Saint-Denis (93), a réalisé en 2021-2022, au bénéfice de 22 élèves de 6e, son projet « Douces Frances », en partenariat avec deux autres établissements scolaires de la ville et le Théâtre Gérard Philipe (TGP), également soutenus par la Fondation Seligmann. Ce projet a notamment donné lieu à un parcours de découverte artistique, des sorties au théâtre et une représentation finale en grande salle, avec pour objectifs d’inscrire la pratique théâtrale au cœur de la scolarité des enfants et de réduire les inégalités d’accès à l’art et à la culture.

Les sorties au théâtre ont permis aux élèves de découvrir et apprécier le spectacle vivant, de rencontrer des metteurs en scène, actrices et acteurs et de leur poser des questions. Enthousiasmés par les ateliers de pratique théâtrale, ils ont ainsi pu travailler leurs compétences orales, psychosociales, mémorisé leur texte ainsi que le déroulé du spectacle. Le projet a donné lieu à une réflexion sur l’écriture de l’histoire et la place des personnages oubliés des récits officiels : femmes, esclaves, ouvriers.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a permis la prise en charge de deux sorties au théâtre pour l’ensemble des élèves de la classe.

 

Crédits : coll. Elsa Triolet

Enquête sur la traite négrière avec l’association Qsb11

L’association du Quartier Saint-Bernard (Qsb11), à Paris 11e, a mis en œuvre son action « Enquête sur la traite négrière » au bénéfice de 19 collégiens âgés de 11 à 13 ans, dont sept filles et douze garçons.

Cette action appelée à se prolonger sur plusieurs années a donné lieu, en 2022 :

  • à la visite du Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes et de l’exposition « Abîme » au Château des ducs de Bretagne,
  • à une déambulation à Paris destinée à présenter un certain nombre de personnalités noires ayant compté dans l’histoire de France,
  • à la création d’un film en « stop motion » réalisé à partir de l’enquête entamée à Nantes et conçu comme un outil de transmission devant notamment être diffusé à la mairie du 11e arrondissement,
  • à la visite de la Maison de l’armateur et du port du Havre avec l’association Mémoires et partages,
  • à un séjour à Bordeaux et à La Rochelle avec découverte des lieux retraçant, dans ces deux villes, la mémoire de l’esclavage.
Déplacement à Nantes – crédits : asso. Qsb11

Le groupe de jeunes participants a été accompagné par deux coordinateurs et un animateur. Deux documentaristes ont par ailleurs filmé les déplacements lors des temps forts – à Nantes notamment – en vue de la réalisation d’un documentaire sur le projet et deux artistes ont aidés à la création du film.

Dans leur bilan transmis à la Fondation Seligmann, dont le soutien a permis de financer les déplacements vers les lieux de mémoire, l’association Qsb11 se dit pleinement satisfaite d’avoir permis aux enfants de se dépasser intellectuellement, de questionner l’histoire et de s’interroger sur ses mécanismes à travers l’étude d’une époque où les droits fondamentaux étaient bafoués.

L’action « Enquête sur la traite négrière » se poursuivra en 2023 avec la commémoration du 10 mai – Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions –, la participation à une exposition sur la traite en Normandie avec l’association Mémoires et partages et la visite du port de Liverpool.

Déplacement à Bordeaux
Déambulation à Paris
Déplacement à La Rochelle

Crédits : asso. Qsb11

Vivre ensemble… de La Courneuve à Bardos

Le collège Raymond Poincaré, en REP+ à La Courneuve (93), a réalisé son projet « Vivre ensemble de la Courneuve à Bardos », consistant en un séjour à Bardos, au Pays basque (64), au bénéfice de 40 élèves âgés de 12 à 16 ans, incluant des Ulis* et UPE2A**, préparé tout au long de l’année par pas moins de sept enseignants.

Le groupe participant a été créé en décembre 2021, sur la base du volontariat, en cherchant à respecter la mixité et à varier les profils, âges, pratiques sportives, origines, parcours et langues. Le mois de janvier a été consacré à la découverte du cécifoot, en partenariat avec les Jeux paralympiques 2024, avec une rencontre de joueur, une présentation des règles du jeu et une réflexion sur la place du handicap dans la société. Au cours des mois de février à mai, le travail a pris la forme de tables rondes et d’exposés et s’est concentré sur le renforcement du lien social, la lutte contre le racisme dans le sport et l’inclusion des minorités.

Crédits : collège Raymond Poincaré

Le voyage scolaire s’est déroulé du 6 au 10 juin 2022, avec hébergement dans le village de Bardos, en pleine campagne. Le séjour a donné lieu à des exercices sportifs, à la préparation et la création d’un spectacle ainsi qu’à une restitution du travail réalisé pendant l’année aux partenaires locaux et habitants. Pendant cette semaine, les élèves ont dû se partager les tâches et participer à la préparation des repas.

Ce projet visait à souder le groupe autour d’un axe de travail commun, à apprendre aux élèves à réfléchir ensemble sur des sujets de société, à leur permettre de découvrir une culture différente et à s’entraider pour la réussite collective.

La satisfaction des élèves, parents et partenaires (93 et 64) a conduit l’établissement à constituer un nouveau groupe de 40 élèves en cette année scolaire 2022-2023, avec un séjour envisagé en fin d’année. 

*Unité localisée pour l’inclusion scolaire.
**Unité pour élèves allophones arrivants.

Classe « enchantiée » et accompagnement des familles

L’association École enchantiée, issue en 2013 du collectif l’École dans la rue et basée à Montreuil (93), met en œuvre des actions en faveur d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, souvent non francophones, pas ou très peu scolarisés antérieurement, sans formation et vivant en situation de grande précarité, en bidonville ou en squat, ainsi que de leurs familles. Ces actions comprennent une préparation à l’entrée en école ordinaire, un suivi de la scolarité pour les futurs élèves et élèves de 3 à 16 ans, un accompagnement vers un projet professionnel pour les jeunes adultes de 16 à 25 ans, ainsi qu’un accompagnement global dans les démarches d’insertion pour les familles.

En 2022, l’association a été aidée par la Fondation Seligmann pour l’acquisition de matériel (sacs à dos, fournitures scolaires, vêtements de sport et de loisir) et de billets de transport dans le cadre des actions menées à Montreuil (93) et Fontenay-sous-Bois (94). Les enfants accompagnés, de plus en plus nombreux – 190 en 2022-2023 –, ont pu faire leur rentrée avec le matériel demandé par les établissements scolaires, et bénéficier d’équipements (maillots de bain et capes de pluie) pour leurs loisirs.

D’après les porteurs, les retours des enseignants sont positifs quant aux élèves suivis et les établissements et assistantes sociales et assistants sociaux sollicitent l’École enchantiée pour de nouvelles prises en charge

Crédits : asso. École enchantiée

Une randonnée thérapeutique pour cinq lycéens de Paris

Dans le cadre de son dispositif Lycéens, l’association Aurore, dédiée à l’hébergement, au soin et à l’accompagnement vers l’insertion de personnes en situation de précarité, a réalisé son projet de randonnée thérapeutique en montagne, du 1er au 6 août 2022, au bénéfice de cinq jeunes hommes mineurs non reconnus par l’ASE* et scolarisés dans des lycées parisiens afin de poursuivre un projet diplômant en vue d’une insertion sur le territoire. Venus d’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Moyen-Orient et du Pakistan, ces jeunes ont en commun d’avoir dû quitter leurs foyers dans des conditions traumatiques et d’être confrontés à des parcours administratifs difficiles.

Crédits : association Aurore

L’objectif du projet était dès lors de proposer au groupe bénéficiaire une modalité d’accompagnement spécifique : la médiation par la randonnée en montagne, afin notamment de favoriser l’émergence d’une parole sur le parcours migratoire parfois empêchée par les mécanismes traumatiques. Il s’agissait également de permettre aux jeunes concernés de vivre une expérience inédite du lien en découvrant de nouveaux lieux, hors de leur quotidien parisien.

Au terme d’un voyage comprenant de la randonnée, de l’escalade et de la via ferrata, accompagné notamment par une éducatrice spécialisée, une psychologue clinicienne et un guide de haute montagne, les porteurs jugent que les objectifs de départ ont été entièrement remplis, confirmant les multiples intérêts découlant de la médiation randonnée, du travail corporel et de la mise en place d’un séjour de « rupture ».

* Jeunes isolés étrangers dont la minorité n’a pas été reconnue par l’Aide sociale à l’enfance. Ce public est d’autant plus vulnérable qu’il ne bénéficie donc pas des protections prévues en faveur des jeunes effectivement reconnus comme mineurs.