Revivre des moments marquants de l’histoire de France… en y incluant des faits et personnages oubliés des récits officiels

Le collège Elsa Triolet, en REP à Saint-Denis (93), a réalisé en 2021-2022, au bénéfice de 22 élèves de 6e, son projet « Douces Frances », en partenariat avec deux autres établissements scolaires de la ville et le Théâtre Gérard Philipe (TGP), également soutenus par la Fondation Seligmann. Ce projet a notamment donné lieu à un parcours de découverte artistique, des sorties au théâtre et une représentation finale en grande salle, avec pour objectifs d’inscrire la pratique théâtrale au cœur de la scolarité des enfants et de réduire les inégalités d’accès à l’art et à la culture.

Les sorties au théâtre ont permis aux élèves de découvrir et apprécier le spectacle vivant, de rencontrer des metteurs en scène, actrices et acteurs et de leur poser des questions. Enthousiasmés par les ateliers de pratique théâtrale, ils ont ainsi pu travailler leurs compétences orales, psychosociales, mémorisé leur texte ainsi que le déroulé du spectacle. Le projet a donné lieu à une réflexion sur l’écriture de l’histoire et la place des personnages oubliés des récits officiels : femmes, esclaves, ouvriers.

L’aide financière de la Fondation Seligmann a permis la prise en charge de deux sorties au théâtre pour l’ensemble des élèves de la classe.

 

Crédits : coll. Elsa Triolet

Enquête sur la traite négrière avec l’association Qsb11

L’association du Quartier Saint-Bernard (Qsb11), à Paris 11e, a mis en œuvre son action « Enquête sur la traite négrière » au bénéfice de 19 collégiens âgés de 11 à 13 ans, dont sept filles et douze garçons.

Cette action appelée à se prolonger sur plusieurs années a donné lieu, en 2022 :

  • à la visite du Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes et de l’exposition « Abîme » au Château des ducs de Bretagne,
  • à une déambulation à Paris destinée à présenter un certain nombre de personnalités noires ayant compté dans l’histoire de France,
  • à la création d’un film en « stop motion » réalisé à partir de l’enquête entamée à Nantes et conçu comme un outil de transmission devant notamment être diffusé à la mairie du 11e arrondissement,
  • à la visite de la Maison de l’armateur et du port du Havre avec l’association Mémoires et partages,
  • à un séjour à Bordeaux et à La Rochelle avec découverte des lieux retraçant, dans ces deux villes, la mémoire de l’esclavage.
Déplacement à Nantes – crédits : asso. Qsb11

Le groupe de jeunes participants a été accompagné par deux coordinateurs et un animateur. Deux documentaristes ont par ailleurs filmé les déplacements lors des temps forts – à Nantes notamment – en vue de la réalisation d’un documentaire sur le projet et deux artistes ont aidés à la création du film.

Dans leur bilan transmis à la Fondation Seligmann, dont le soutien a permis de financer les déplacements vers les lieux de mémoire, l’association Qsb11 se dit pleinement satisfaite d’avoir permis aux enfants de se dépasser intellectuellement, de questionner l’histoire et de s’interroger sur ses mécanismes à travers l’étude d’une époque où les droits fondamentaux étaient bafoués.

L’action « Enquête sur la traite négrière » se poursuivra en 2023 avec la commémoration du 10 mai – Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions –, la participation à une exposition sur la traite en Normandie avec l’association Mémoires et partages et la visite du port de Liverpool.

Déplacement à Bordeaux
Déambulation à Paris
Déplacement à La Rochelle

Crédits : asso. Qsb11

28 élèves de BTS restituent le « procès Meursault », avec l’association Remembeur

Du mois d’octobre 2021 au mois de février 2022, l’association Remembeur a réalisé son action « Racisme, justice et cohésion sociale», au bénéfice de 28 élèves de BTS « support de l’action managériale » du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers (93).

Restitution du procès à l'Assemblée nationale – Crédits asso. Remembeur

Le fil conducteur de l’action était de restituer le procès en assises de Meursault, personnage-clef du roman L’Étranger, d’Albert Camus.

Cet exercice, qui a pris la forme d’un cycle d’ateliers d’écriture, a permis aux élèves d’exprimer leurs points de vue, leur ressenti face à une œuvre universelle, de prendre conscience des droits et devoirs de chacun face aux violences discriminatoires et d’interroger leurs représentations de l’altérité. Il a aussi renforcé leur confiance dans leur capacité à prendre la parole en public, à développer un argumentaire fondé sur des valeurs citoyennes et de mieux comprendre le système judiciaire français, la valeur de la loi et des sanctions attachées à sa violation. Les séances ont été animées l’autrice par Joëlle Cuvilliez et l’avocate Dalila Ahmedi, le travail des élèves ayant par la suite donné lieu à une restitution à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, en présence de la députée Naïma Moutchou, de la déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) Sophie Élizéon, ainsi que de la ministre à l’égalité des chances Élisabeth Moreno.

Incluse dans l’action, la présentation, au lycée Le Corbusier, de l’exposition « Y’a pas bon les clichés », produite et médiée par l’association Remembeur, a été accessible à l’ensemble des élèves et des professeurs. Par ailleurs, les 28 élèves de BTS ont pu visiter le Mémorial de la Shoah de Drancy.

Exposition « Y'a pas bon les clichés » au lycée Le Corbusier d'Aubervilliers – Crédits asso. Remembeur
Visite du Mémorial de la Shoah de Drancy – Crédits asso. Remembeur